Etape 1 - Lima - Pisco - Une bonne mise en jambe
Départ de bien bonne heure ce matin, 5h30 pour la première moto, dans l'ordre inverse des numéros, avant les voitures et juste après les quads, moi à 6h00.
La nuit fut assez courte mais profitable, petit dej improvisé.
Allez, go pour la 1ère étape, je n'en mène pas si large mais le soupçon d'appréhension fait vite place à l'unique envie de se mesurer à l'épreuve et à moi-même.
Liaison de 247 km sans soucis, mon coussin sur la selle, ma musique dans le casque, 1 arrêt essence.
Vient la spéciale, courte comparée aux prochains jours, 84 km (en théorie), 85% de sable dont 60% de dunes et 15% de gravillons rocailleux.
Je me suis senti bien tout de suite, côté navigation et pilotage.
Beaucoup de changements de direction très rapprochés par rapport à l'Eco Race en Mauritanie. Il faut donc être très concentré, d'autant que les grosses cassures au sommet des dunes sont légion, dangereuses.
A ce sujet, petite information sur le passage des sommets de dunes. Il faut bien gérer la montée, de l'élan, mettre du gaz franchement, selon la pente et sa longueur, à la fois ne pas mourir avant sinon c'est la galère pour arriver en haut à moins de redescendre et de retenter.
Il ne faut pas non plus s'arrêter au sommet ni, surtout, arriver trop vite car c'est souvent la plongée à pic derrière, aucune visibilité (dunes "cassées") et tu arrives en aveugle, l'angle à 90° n'est pas rare.
Un coup de gaz bien dosé en plongeant sinon la roue avant se bloque direct dans le sable et c'est la roulade assurée, moto et pilote, séparément en général !
Piloter cette moto est un vrai plaisir, elle est plus légère que la précédente, surtout de l'avant ce qui facilite franchement la maîtrise, avec un bon répondant côté moteur, modèle récent à injection, la précédente était à carburateur.
En alternance des dunes, passages de rivières asséchées avec de grosses marches pour rentrer et sortir du Rio, un côté enduro bien plaisant et des vues magnifiques.
Revenons aux dunes : j'ai bien senti l'hélico me suivait pendant quelque temps, prémisse de l’interview de France TV avant et après la spéciale, bonne surprise.
Sur la dernière portion, pas mal de concurrents se sont trompés lors d'un cap vers la droite pour trouver un waypoint, ils sont sortis avant, la configuration du terrain étant très ressemblante, je suis sorti là ou il le fallait et remonté pas mal de monde.
D'autres, parfois les mêmes, se sont payés de bons jardinages dans les dunes.
Le Dakar est aussi et surtout une course par élimination et cette étape, pourtant loin d'être la plus difficile, a déjà été fatale pour quelques pilotes. Parmi eux, Willy Jobard, 13 Dakar au compteur, a cassé le moteur de sa moto chinoise Bosuer, j'ai prélevé son essence au bivouac le soir, histoire d'éviter de faire le plein en faisant la queue.
L'ambiance parmi les malles et très bonne, comme je m'y attendais.
Arrivée assez tôt, donc, aujourd’hui. Je fais 89, plutôt bien, je pense, pour un rookie, ce n'est pas l'essentiel à ce stade. L'objectif est et reste de terminer le Dakar.
J'ai effectué une maintenance assez sommaire vu les conditions du jour, en début de soirée pour éviter le soleil. Merci Julien Pailloux (le concepteur du kit rallye de la moto) pour tes conseils.
Le bivouac est sur du sable qui s'infiltre partout, rançon du désert.
Repas assez copieux puis le briefing du soir.
Demain , les amis, une bonne journée nous attend : 553 km dont 342 km de spéciale, il faudra être très vigilant, tant nav que pilotage, arrivée au CP2 avant 17h30 au km 230 de la spéciale impérative car éliminatoire.
D'autant que les voitures partiront devant et vont défoncer le terrain.
La course va se durcir très vite.
A l'arrivée : avec Madame La Déléguée du Ministère de l'Intérieur : Magali, on est invités à revenir à Lima ! - Les affaires nous attendent au camion Malles